Au quotidien de l’entreprise, il est une tâche routinière d’archiver les flux dans les comptes afférents à l’activité. Cet enregistrement comptable régulier est une obligation imposée par le régime réel pour aboutir à l’élaboration d’un bilan comptable fiable. En comptabilité, il existe deux (2) méthodes de tenue de comptabilité, à savoir la comptabilité de trésorerie et la comptabilité d’engagement. Beaucoup d’entrepreneurs sont confrontés au choix de ces deux (2) systèmes de tenue de la comptabilité puisque dans certains cas, elles s’appliquent d’office alors que sur options pour d’autres. Alors, quels systèmes à opter pour ? Cet article fait le point sur ces notions de comptabilité essentielles.
200 mots pour comprendre le principe de la comptabilité d’engagement
La
comptabilité d’engagement est une opération d’enregistrement consistant à faire l’écriture des dettes et les créances. Comme son nom le stipule, elle a pour principe d’archiver l’ensemble de tous les engagements financiers d’une entreprise, y compris les dettes et les créances. En jargon de comptable, l’opération s’appelle également la comptabilité créances et dettes ou encore la comptabilité sur les débits. Par définition, ce système d’archivage comptabilise les recettes et les dettes. En comptabilité d’engagement, toutes les opérations à caractère financier doivent être enregistrées en chronologie. En cela, toutes les pièces comptables sont enregistrées au jour J, tout en tenant compte les opérations de trésorerie effective, qui ne sont d’autres que les encaissements, les décaissements et les opérations en attente de paiement que les comptables nomment, les créances et les dettes engagées. En grosso modo, il existe deux (2) saisies comptables. La première se porte sur les dates d’émission de facture ou la tenue d’une livraison ce, en vue de savoir le montant d’engagement auprès des créanciers. Et la seconde se base sur la période de règlement effectif. Les pièces comptables à archiver pour ce système comptable sont les factures de vente et d’achat, les salaires et les charges sociales, les factures de paiement et d’encaissement ainsi que les déclarations de TVA.
Comptabilité d’engagement : atouts et inconvénients
Le mode de saisie comptable par la comptabilité d’engagement propose une pluralité d’avantage. Elle permet à tous les entrepreneurs d’avoir une information financière fiable et nette. La comptabilité sur les débits confère à la possibilité de faire un suivi des dettes engagées aux fournisseurs, ainsi que les créances aux tiers. Elle présente d’une manière nette les comptes annuels et facilite ainsi le suivi de recouvrement des dettes et les créances. Les entrepreneurs peuvent s’en servir pour piloter l’ensemble des engagements de l’entreprise. A la clôture de l’exercice, il serait donc plus facile pour les entrepreneurs de faire en toute simplicité la projection de la trésorerie. L’incendient majeur de la comptabilité dette et créance réside dans la notion de temps. La tenue de comptabilité à partir de ce système comptable requiert amplement du temps, du fait que tous les flux et les mouvements doivent être archivés. En outre, il faut deux (2) saisies distinctes, à savoir, la saisie de la facture au moment de l’émission et l’écriture comptable le jour du règlement. Pour déduire, opter pour la
comptabilité d’engagement présente un investissement plutôt important sur l’honoraire de l’expert comptable.
Le cas d’application de la comptabilité d’engagement
Toutes les entreprises commerciales, quels que soient leurs statuts juridiques sont imposées à se conformer aux réglementations de la
comptabilité d’engagement. Ce qui est de même valable pour les sociétés assimilées à savoir, les SELCA, SELAS, SELARL, et ainsi de suite. Les entreprises imposées à la catégorie de Bénéfices Industriels et Commerciaux ou BIC, que sont les entreprises individuelles à responsabilité limitée EIRL et les entreprises individuelles ou EI sont dans l’obligation d’obéir aux règles régissant la comptabilité d’engagement. Les Comités d’entreprise, les associations exerçant de l’activité économique ainsi que les Sociétés Civiles sont éligibles à l’application obligatoire de la comptabilité d’engagement. Pour les Sociétés Civiles Immobilières SCI, les Sociétés Civiles de Moyen SCM, les Sociétés Civiles Professionnelles SCP et les EI et EIRL imposées au régime des Bénéfices Non Commerciaux BNC, la comptabilité d’engagement demeurent facultative.
Tout savoir sur la comptabilité de trésorerie
La
comptabilité de trésorerie s’avère le mode de saisie comptable simplifié. L’opération de comptabilité se fait par l’archivage des recettes, les dépenses ainsi que les flux monétaires seulement. Ce qui induit que les services non réglés ne seront pas comptabilisés. De son principe, les encaissements et les décaissements au cours de l’exercice comptable sont catégorisés selon les formalités de règlement, à savoir, par chèque bancaire ou au comptant et en fonction de la nature de l’opération. Celle-ci peut s’agir d’un prélèvement d’un achat ou d’une vente. La méthode de comptabilité se fait en deux (2) possibilités, soit dans le livre de recettes et d’un livre d’achat et de dépense, soit sur un logiciel sous les journaux de trésorerie. Comparer au principe de la comptabilité d’engagement, celle de la trésorerie les créances et les dettes ne sont considérées qu’à la date de clôture de l’exercice. Pour être plus explicit, la comptabilité de trésorerie enregistre l’opération lors d’un encaissement, c’est-à-dire, pendant une entrée d’argent par une vente, ou pendant un décaissement ou une sortie d’argent pour le règlement d’une charge. L’enregistrement comptable peut ainsi avoir deux natures, à savoir l’archivage des charges et l’archivage des produits. Le premier consiste à enregistrer les charges, plus exactement, une opération qui tient un enregistrement du décaissement. Les produits, que sont les ventes, sont archivés au moment du paiement d’un achat. L’opération donne lieu ainsi à un enregistrement de l’encaissement. Les atouts à procurer en optant pour la comptabilité de trésorerie résident dans l’économie de temps, dans la simplicité de l’organisation comptable. Revers de la médaille, la comptabilité de trésorerie impose un suivi à la loupe de toutes les pièces à valeur comptable pour constater les créances et les dettes non-impayées.
Que déduire entre la comptabilité d’engagement et la comptabilité de trésorerie ?
Les deux (2) méthodes de tenue de comptabilité affichent plusieurs écarts entre la comptabilité d’engagement et la
comptabilité de trésorerie. Les différences résident dans le domaine d’application et le régime d’imposition en fonction du statut juridique de l’entreprise. Sont imposées à tenir une comptabilité de trésorerie, toutes les entreprises imposées au Bénéfices Non Commerciaux ou BNC au régime de la déclaration contrôlée. Il concerne en réalité les professionnels libéraux qui, ne prennent pas compte les dettes et les créances à la clôture de l’exercice. Vous devez en revanche respecter et appliquer la comptabilité d’engagement si votre entreprise est imposée aux Bénéfices Industriels et Commerciaux ou BIC, sous le régime réel simplifié d’imposition. Pendant l’exercice, l’entreprise peut opter pour la comptabilité de trésorerie, mais devra toujours contraster et suivre les dettes et les créances engagées. Les professionnels de l’entreprise imposés à l’IS au BIC et sous l’application du régime réel normal d’imposition sont dans l’obligation de suivre les réglementations exigées par la comptabilité d’engagement. Ils sont non plus autorisés à faire la comptabilité de trésorerie pendant l’exercice. Pour toujours comprendre le principe de ces deux (2) systèmes, il est à rappeler que la comptabilité d’engagement est une méthode qui offre un panorama précis sur le patrimoine réel de l’entreprise. Pour que l’organisation comptable de votre entreprise soit fiable, net et un bon outil de prise de décision, il est toujours important de confier la gestion comptable de votre entreprise à un expert chevronné et reconnu dans ce métier.